Porcs Les pays tiers soutiennent le marché

Atypique ! C'est le qualificatif qui vient à l'esprit lorsque l'on jette un oeil sur les cours du porc français en 2011. L'année démarre avec la crise de la dioxine en Allemagne. Sans cela, la viande porcine aurait sans doute été mieux valorisée en janvier. Le printemps est en revanche porteur, grâce à l'opération de stockage privée que Bruxelles a ouvert à la suite des déboires allemands. Mais la médaille a son revers. Cet été, le marché a mal supporté la remise en circulation de la marchandise stockée dans les frigos.

Dernière surprise en date, la remontée du prix de base depuis la mi-septembre. Traditionnellement, il recule à cette époque de l'année, avant de se stabiliser. En octobre et novembre 2011, il a renoué avec des niveaux jamais atteints à cette période depuis 2000. La France sortait d'une crise majeure. Cette année, le Cadran (Côtes-d'Armor) pourrait s'établir en moyenne à 1,31 €/kg, 14 % au-dessus de 2010.

Ce n'est pas à la consommation intérieure que l'on doit cette évolution des cours. Même si, selon FranceAgriMer, elle se redresse depuis la rentrée. Ce sont les exportations vers les pays tiers qui tirent le marché. La demande asiatique, déjà forte au premier semestre, explose au second. Celle de la Corée double entre 2010 et 2011, après un épisode de fièvre aphteuse dévastateur pour son cheptel. Quant à la Chine, face à la fl ambée de ses prix intérieurs, elle a littéralement ouvert le robinet des importations au second semestre. Durant les six premiers mois de l'année, elle a acheté à l'Union européenne 30 000 t supplémentaires par rapport à la même période de 2010. Et 43 000 t de plus, rien qu'en juillet et août. La demande japonaise est stable. Celle de la Russie également, et ce débouché reste porteur pour l'Union. Malgré le dynamisme des exportations, la balance commerciale française continue de se dégrader à cause des importations et de la perte de parts de marché en Europe.

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